Comme une valse...

Je viens de finir un livre / Beau et cruel / Doux et brutal / "Nos étoiles ont filé... / Un livre d'une maman à ses filles / Tout le monde me disais de ne pas lire cette histoire là avec toi au creu de moi / Parce que ça allait faire mal, parce qu'il ne faut pas aller chercher la violence quand on a tant de douceur / Mais j'ai caressé les pages / Et ce fût bon malgré les larmes / Pénélope et Paloma m'ont données envie de t'écrire encore plus / Je te donnerai un jour le cahier dans lequel j'ai posé les mots d'avant toi / Les mots de l'attente et de l'envie qui grandit  / Et dans si peu maintenant je n'aurais plus besoin de papier / Je pourrais te murmurer tous ces mots à l'oreille, doucement... / Hâte 

10 juillet 2011 / 28 ans depuis 30 minutes et les chiffres ne me font même pas peur / Je suis seule, un samedi soir et ça ne me fait pas peur non plus / Je n'ai plus à douter des amis, ils sont là / La hasard du calendrier les a envoyés ailleur ce soir et ce n'est pas grave / Un tête à tête improvisé avec mes 28 ans et un bout de nous qui a depuis ce matin donne des coups francs / Comme si elle aussi savait l'importance d'une année de plus dans la vie de sa mère / Et pas n'importe laquelle / Je me souviens des 20 ans, la surprise dans le jardin, la bague de mamie et les amis réunis / Des 21, une caméra pour immortaliser une vie qui se voudra en bien plus grand format qu'un court métrage / 22 ans et un aller retour express en corse, juste de quoi savourer quelques heures avec le confident de toujours / 23 ans et un barbecue qui n'en finit plus, les pieds dans l'herbe jusqu'au petit matin / Les 24 ans se sont fait dans la même  herbe mais avec un amoureux que mes lèvres découvraient / 25 ans et toutes les bouilles qui sortaient derrière le canapé blanc, surprise avant un départ au Népal à deux / Les 26 ans se sont fait réveiller par un brunch magique sous les loupiottes de la péniche, une fée et des guirlandesde cadeaux / 27 ans dans notre chez nous, la chasse aux trésors de l'amoureux et la certitude que si je continais comme ça jusqu'aux 30 j'étais plutôt bien partie... / Et voilà ce soir les 28 qui sonnent / Je ne porte pas beaucoup de talons / Essuie le rouge à lèvres rouge dès que je l'applique / Pleure beaucoup, parfois pour rien, souvent par peur / Trouve mes cuisses toujours trop grosses et suis au régime toutes les deux semaines / Mais malgré la femme que je fantasmais et que je ne suis pas, j'ai 28 ans et cette année une petite energumène va me faire devenir maman...

Comme une évidence / te savoir là / Petite toi / Ton père était sûr, je l'ai vu croiser les doigts à l'annonce / Et le bonheur grandissant encore / ça ne s'arrête donc jamais ? / ça continue toujours de grandir ? / Plus de bonheur, plus de joie, jamais ça n'en finit / Petite toi / Une Elle / Comme dirai l'une des marraines bienfaisantes, tu connaitras tout / des robes faites de soie même / des paillettes et des sandales multicolores / Tu auras les fleurs dans les cheuveux et les bottes en caoutchouc / les barettes et les billes dans les poches / Je vais t'habiller aux couleurs du temps qu'il ne fait jamais / je vais t'apprendre comment faire fondre en un regard / je vais te montrer les sourires aux lèvres rouges carmin / Petite toi faites de nos deux nous / Une fille qui a déjà tant d'amoureux / tant de petits gars qui grandissent juste ce qu'il faut pour t'attrapper la main et t'embarquer dans leurs courses / Et c'est tellement bien comme ça...

Avoir l'impression qu'il n'y a plus que ça / Toi / L'energumène et la vie s'arrête juste ici / Aux portes d'un bonheur certain / Au seuil de cet après qu'on ne sait pas encore... / Parce que tout est lié à ce petit être fait des deux notres / Je n'arrive plus à penser / Plus à dormir / Je compte les jours jusqu'au JOUR / D'abord savoir ce que tu es / Fille ou garçon / S'imaginer avec l'un, puis l'autre / Penser aux prénoms envisagés, abandonnés, repris / Nino si tu as les cheveux noirs / Non impossible me crie ton père, Nino Simonneau tu imagines ? / Oui j'imagine, je trouves que ça sonnais comme un artiste de cirque : " Et maintenant mesdames et messieurs Nino Simonneau entre en piste !!!!" roulement de tambours et paillettes pleins les mirettes / Ava comme Ava Gardner, la classe, l'élégance... / Et les autres, ceux que nous murmurons le plus / Et puis se dire que dans le fond / Même quand nous saurons qui tu es un peu plus / Fille ou graçon / Nous attendrons certainement de voir ton visage / Tes traits / Le nombre de cheveux / La forme des yeux / Tout / Pour savoir comment te nommer / Mais il n'y a que ça / Comme si la vie d'un coup nous ramenait constamment à toi / Comme si la vie se dessinait maintenant au plus près de l'essentiel...

Nous sommes partis sous le soleil / Paris en avril, comme un mois d'août en avance / Nous avons roulé en écoutant la musique fort / Jusqu'aux maisons aux volets bleus / Petites batisses en bord de mer / Tu verras comme là bas la vie est douce / Et nous avons vu la famille / Les mamies, les tatas, les cousins, les tontons... / Autant de personnages à qui nous avons annoncé la nouvelle / Petit toi niché au creu de moi / Il y eu la surpise, l'étonnement, les rires, la joie et d'autres / Qu'importe dans le fond / Cette famille t'a rendu encore plus reel petit être / Parce que nous t'avons évoqué, rêvé / Parce que la prochaine fois que nous irons voir cette mer là ce sera avec toi / Tout devient alors palpable / Encore plus doux

Il y a eu un samedi froid de février / Froid et gris / L'amoureux avait été chercher les croissants / Nous ne le savions pas encore / La vie, notre vie, tout avait déjà changé / Tu étais là / Petite graine de nous / Petit toi de nos deux nous /Il y eu l'incomprehénsion / l'emberlification / les larmes / Et là au plus profond de nos deux êtres la joie / Immense / débordante / pleine de peurs et de troubles / Les papillons dansaient dans tout notre corps / Tu étais là / Je n'ai pas tout de suite été maman / Ni lui papa / Mais ce samedi là tu nous a fait devenir nous / Vraiment / Entièrement / Et voilà presque trois mois que tu pousses / Petite graine de nous / L'energumène / l'Alien / Nous ne savons pas encore / Nous ne faisons que te rêver / Et pour une fois tout sera encore mieux que le rêve / Comment sait-on le bruit du bonheur ? / Un battement de coeur et tout devient sûr / Le bonheur c'est donc ça ? / Oui c'est ça... / Tu es là / Petit toi de nos deux nous...

Le Il partage ma maison / Notre maison / depuis 1 an et 10 jours / 375 jours / en tout et pour autant...
Vous me direz c'est impossible mais je crois reconnaitre le bip de la porte de l'immeuble quand c'est lui qui entre / Je crois savoir à son souffle la nuit quelle heure il est exactement / Ce Il là, cet homme, est un magicien des grand chemins, il a sorti de son chapeau un quotidien doux et coloré, moi qui avait si peur du routinier / Suffit de l'entendre me murmurer les mots doux du matin / mots susurrés qui remplacent la sonnerie du réveil / Suffit de le voir bouder après chaque dispute que nous n'arrivons jamais à faire durer / Suffit de le voir si consciencieux choisir un vinyl et attendre le crépitement du début / Le voir danser en faisant son intéressant pour que je lève les yeux vers lui / Suffit qu'il dise "bonjour mon amoooour" en exagérant / Suffit de peu qui rend le beaucoup... / Suffit de ça et mon coeur déborde / Notre chez nous est orienté sud / Mais les murs et moi savons que c'est lui qui fait entrer la lumière ici / Suffit de sa main qui remonte ma peau pour que je ne sache plus / Les craintes et les déboires / La peur et le désespoir / Parce que le IL n'est pas le plus fort, ni le plus beau, pas non plus exactement celui que j'attendais / Non / Le IL est le baobab de ma vie / Et un baobab ça prend beaucoup de place dans une si petite vie...

Un jour de février, comme un matin froid avec trop peu de sommeil / Comme un jour nouveau, gris juste ce qu'il faut/ Elle a laissé la vieille peau, celle des jours anciens / Vieille peau qui tenait chaud, depuis le temps, vieille peau qui rassurait et grattait à la fois  / Elle s'est souvenue de la discussion avec la fée sur le canapé vert / Elle s'est souvenue de l'erreur de vendredi / Des légumes sur le marché dimanche matin / Elle a revue les six mois passé sur le fil à se demander si elle allait y arriver / Et puis lui qui caressait ses cheveux / Et un jour de février elle a dit d'accord / Elle a compris, pour aujourd'hui au moins / Parce qu'il y aura d'autres matins frileux, d'autres discussions rassurantes après d'autres erreurs /  Et ce matin elle a voulue devenir Je / Prendre la première personne pour ne plus se cacher derrière Elle / Comme une valse en trois temps, le premier pas hésitant sur la piste, puis le second qui prend le rythme et les pans d'un jupon qui feront tomber parfois, tourbillonner souvent...

Je m'appelle Vanina.